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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 07:31

Avec Mme Hannon: classe de 3ème1

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-"Arts, Etats et pouvoir":

les artistes : porteurs de la propagande d’un état ou contre-pouvoir ?


Objet d'étude: Strophes pour se souvenir- Louis Aragon

 

Lettre de Manouchian adressée à Mélinée

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQpHmxON7BN3kDdz6hXiQpH8JbZ9acTrYkMFoEwaS35jhmAa5O4

 

 

Louis Aragon a écrit ce poème en 1955, en mémoire du groupe Manouchian, résistants étrangers fusillés par la Gestapo le 21 Février 1944. L'annonce de leur condamation s'était faite par une affiche reproduisant leurs photographies, et qui est restée sous le nom de l'Affiche rouge.
Le 16 Novembre 1943, Missak Manouchian se rendait à un rendez-vous pour rencontrer sur les berges de la Seine Joseph Epstein, autre résistant. Ils se font tous les deux arrêter et leur groupe respectif est démantelé.
Deux strophes du poème d'Aragon s'inspire directement de la dernière lettre de Missak Manouchian, très touchante, que vous trouverez ci-dessous. Le poème a notamment été repris par Léo Ferré qui a intitulé sa chanson "l'Affiche Rouge".

La dernière lettre de Manouchian

 

 

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRe0oDUffC82EPkmG9_JXePvLrq4BWW9V5_q1ms3RmPrGVQ72WUGg

 

Strophes pour se souvenir

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant

Louis ARAGON

poème issu du "Roman inachevé"

 

Pour en savoir plus

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